[Foucault-L] growing the question about the archive

Beatrice Han:

"Moreover, while Foucault employed them in an
interchangeable manner in The Order of Things, the
historical a priori and the épistémès are defined
separately in The Archaeology of Knowledge, but
without the relationship between the two being clearly
articulated. Equally, although the notion of the
"statement" (énoncé), Foucault´s principal innovation
in this text, intervenes in the redefinition of the
historical a priori, it is totally absent from the
description of the épistémè. Finally, the author adds
a new one to his two old concepts - the "archive",
which he does connect to the historical a priori, but
not to the épistémè. Should we still understand these
last two notions as being identical? If not, what are
their meanings, are they complementary or redundant?
And what is the benefit of the introduction of the two
new terms - the "discursive formation" and the
"archive"?" (p. 60)

(...)

"However, despite Foucault´s methodolocial efforts,
neither does The Archaeology of Knowledge succeed in
giving a coherent response to the question of the
conditions of the possibility of knowledge. The new
concepts that it introduces (the "discursive
formation" and the "archive"), besides being often
incoherently defined, shed no light on their
predecessors." (Foucault´s Critical Project, p. 68).

Foucault (in 1966):

-On retrouve, dans le sous-titre que vous avez donné
au livre, ce mot d'«archéologie» qui figurait ! déjà
en sous-titre à Naissance de la clinique, et qui
apparaissait déjà dans la préface de l'Histoire de la
folie.

-Par archéologie, je voudrais désigner non pas
exactement une discipline, mais un domaine de
recherche, qui serait le suivant.
Dans une société, les connaissances, les idées
philosophiques, les opinions de tous les jours, mais
aussi les institutions, les pratiques commerciales et
policières, les moeurs, tout renvoie à un certain
savoir implicite propre à cette société. Ce savoir est
profondément différent des connaissances que l'on peut
trouver dans les livres scientifiques, les théories
philosophiques, les justifications religieuses, mais
c'est lui qui rend possible à un moment donné
l'apparition d'une théorie, d'une opinion, d'une
pratique. Ainsi, pour que s'ouvrent à la fin du XVIIe
siècle les grands centres d'internement dans toute
l'Europe,! il a fallu un certain savoir de la folie
opposée à la non-folie, de l'ordre et du désordre, et
c'est ce savoir-là que j'ai voulu interroger, comme
condition de possibilité des connaissances, des
institutions et des pratiques.
Ce style de recherche a pour moi l'intérêt suivant: il
permet d'éviter tout problème d'antériorité de la
théorie par rapport à la pratique, et inversement. Je
traite en fait sur le même plan, et selon leurs
isomorphismes, les pratiques, les institutions et les
théories, et je cherche le savoir commun qui les a
rendues possibles, la couche du savoir constituant et
historique. Plutôt que de chercher à expliquer ce
savoir du point de vue du practico-inerte, je cherche
à formuler une analyse de ce qu'on pourrait appeler le
«théorico-actif».

-Vous vous trouvez! donc affronté à un double problème
d'histoire et de formalisation,

-Toutes ces pratiques, donc, ces institutions, ces
théories, je les prends au niveau des traces,
c'est-à-dire presque toujours des traces verbales.
L'ensemble de ces traces constitue une sorte de
domaine considéré comme homogène: on ne fait a priori
entre les traces aucune différence, et le problème est
de trouver entre ces traces d'ordre différent
suffisamment de traits communs pour constituer ce que
les logiciens appellent des classes, les esthéticiens,
des formes, les gens des sciences humaines, des
structures, et qui sont l'invariant commun à un
certain nombre de ces traces.

-Comment se posent à vous les problèmes du choix ou du
non-choix?

-Je vous répondrai qu'en fait il ne doit pas! y avoir
de choix privilégié. Il faut pouvoir tout lire,
connaître toutes les institutions et toutes les
pratiques. Aucune des valeurs reconnues
traditionnellement dans l'histoire des idées et de la
philosophie ne doit être acceptée comme telle. On a
affaire à un champ qui ignorera les différences, les
importances traditionnelles. Ce qui fait qu'on
traitera dans la même foulée Don Quichotte, Descartes
et un décret sur la création des maisons d'internement
par Pomponne de Bellièvre. On s'apercevra également
que les grammairiens du XVIIIe siècle ont autant d'
«importance» que les philosophes reconnus à la même
époque.

-C'est en ce sens que vous dites, par exemple, que
Cuvier et Ricardo vous ont autant ou plus appris que
Kant et Hegel. Mais c'est alors la question de
l'information qui se fait pressante: comment tout
lire?
-On peut lire tous les grammairiens, tous les
économistes. Pour Naissance de la clinique, j'ai lu,
pour la période 1780-1820, tout ouvrage de médecine
qui avait une importance de méthode. Les choix qu'on
peut faire, ils sont inavouables, et ne doivent pas
exister. On devrait tout lire, tout étudier. Autrement
dit, il faut avoir à sa disposition l'archive générale
d'une époque à un moment donné. Et l'archéologie est,
au sens strict, la science de cette archive. (Dits et
Écrits I (1994), p. 498-499)


AND NOW, FOUCAULT, IN 1964:

Il se peut bien que Le Déjeuner sur l?herbe et
l'Olympia aient été les premières peintures «de musée»
: pour la première fois dans l'art européen, des
toiles ont été peintes -non pas exactement pour
répliquer à Giorgone, à Raphaël et à Vélasquez, mais
pour témoigner, à l'abri de ce rapport singulier et
visible, au-dessous de la déchiffrable référence, d'un
rapport nouveau [et substantiel] de la peinture à
elle-même, pour manifester l'existence des musées, et
le mode d'être et de parenté qu'y acquièrent les
tableaux. À la même époque, La Tentation est la
première oeuvre littéraire qui tienne compte de ces
institutions verdâtres où les livres s'accumulent et
où croît doucement la lente, la certaine végétation de
leur savoir. Flaubert est à la bibliothèque ce que
Manet est au musée. Ils écrivent, ils peignent dans un
rapport fondamental à ce qui fut peint, à ce qui fut
écrit -ou plutôt à ce qui de la peinture et de
l'écriture demeure indéfiniment ouvert. Leur art
s'édifie où se forme l'ARCHIVE. Non point qu'ils
signalent le caractère tristement historique -jeunesse
amoindrie, absence de fraîcheur, hiver des inventions
-par lequel nous aimons stigmatiser notre âge
alexandrin; mais ils font venir au jour un fait
essentiel à notre culture: chaque tableau appartient
désormais à la grande surface quadrillée de la
peinture; chaque oeuvre littéraire appartient au
murmure indéfini de l'écrit. Flaubert et Manet ont
fait exister, dans l'art lui-même, les livres et les
toiles.
(DE I , p. 298-299)




Can anyone comment about this "new concept" of
"archive", in AK, or this "old" concept stated in 1966
(OR ALSO IN 1964)? Are the two concepts the same, or
two different concepts?

Is the "archive" an "new" or "old" concept? Is it
created to decide "old" archaeological problems, or is
an "old" (but few times stated) concept cohexistent
with others, like "épistémè", or "historical a
priori"?

In this context, the "Archive" of 1964 coexist with
wich other concepts? Foucault enounces also "savoir",
with a curious meaning, and 64 is before the
conceptual machinerie of Les Mots et Les Choses...

Han points a foucauldian contradiction, or... ?

best regards,

Marcio Luiz Miotto

"Por entre as filas o Atrida corria, dando ordens diversas:
'Sede homens, caros amigos, e ardor demonstrai combativo!
Possa o respeito recíproco a todos na pugna dar ânimo.
São mais poupados na guerra os que sabem morrer briosamente,
ao passo que os fugitivos nem glória obterão, nem defesa'"
Ilíada, canto V
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  • Re: [Foucault-L] growing the question about the archive
    • From: Leon Farhi Neto
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